Cette importante évolution de la mine a débuté en 1942 lorsque le groupe international Péchiney, qui possédait déjà une branche d'exploitation minière, a pris le contrôle de la S.A.F.E.EM en créant, à partir de la "Société des Charbonnages de Barjac", la "Société des Lignites de Barjac et du Gard" la S.L.B.G., désignation qu'elle portera jusqu'à la fin de ses activités.

Les moyens financiers d'un grand groupe international, et la nécessité d'approvisionner en combustible une usine située à Salindres, ont permis la réalisation des investissements nécessaires pour moderniser radicalement la mine de Saint Paulet. De plus la période de la seconde guerre mondiale rendait crucial l'approvisionnement local en énergie thermique car un approvisionnement extérieur était devenu impossible. Il fallait donc, à tout prix, produire le plus possible de charbon. Cette situation dura aussi longtemps que la guerre, et même durant toute la période dite "de la reconstruction".

A situation exceptionnelle, décisions exceptionnelles… Même en accordant des investissements coûteux et en admettant un prix de revient élevé, la production de la mine de Saint Paulet n'a jamais pu dépasser cent à cent vingt tonnes par jour. La raison en est simple et inéluctable: l'épaisseur de la couche exploitée n'est que de un mètre, cela, nul ne peut le modifier, et la productivité d'une taille est fonction directe de son épaisseur. Cette faible production et la modeste qualité de son charbon portait en elles le germe de la disparition de notre mine, maintenue en exploitation par une décision exceptionnelle liée elle même à une situation exceptionnelle: la pénurie d'énergie. Dans le bassin minier de la Rhur certaines couches de houille atteignent presque trois mètres d'épaisseur! Et il s'agit de houille, charbon de bien meilleure qualité que le lignite. Malgré tous ces atouts les mines de la Rhur sont ou arrêtées, ou, au mieux, en veilleuse.

La guerre a également amené un très grand développement des transports, tant en quantité qu'en vitesse, ce qui en a considérablement réduit le coût. La possibilité de transporter à bas prix des tonnages importants a permis d'importer en Europe des charbons étrangers et du pétrole brut, à des prix attractifs. L'installation de milliers de kilomètres de gazoduc a amené le gaz naturel à la porte des usines. Nous consommons aujourd'hui du charbon australien et du gaz sibérien…

L'évolution des transports n'a pas joué uniquement sur les produits, les hommes aussi ont pris goût aux voyages; Ils ont connu d'autres pays, d'autres styles de vie, d'autres relations au travail…
Il est peu probable que l'abattage du charbon dans une taille de un mètre de hauteur puisse, de nos jours, trouver beaucoup de candidats. Il est si facile de faire quotidiennement cinquante kilomètres pour trouver un meilleur emploi.


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