Ainsi équipés: direction le fond, auquel ils accédaient par le puits à échelles, car seuls les wagonnets étaient descendus et montés par le puits à cage équipé d'un treuil de manœuvre. Ensuite, par les galeries ils vont rejoindre la zone de travail où l'abattage se fait à la force des bras, au pic et la pelle. Il faut savoir, pour bien se rendre compte de ce qu'était ce travail que la couche principale avait moins d'un mètre d'épaisseur. Fermez les yeux un instant et essayez d'imaginer: la position accroupie ou allongée, la faible lumière, la chaleur, l'humidité, la poussière de charbon, la sueur dans les yeux… et le pic qui vous arrache les bras. Difficile à imaginer, n'est-il pas? Et pourtant, c'était cela le quotidien de nos "gueules noires" jusqu'au début des années quarante. Voyez-vous, après ces heures là, le travail des champs ou des jardins vous avait des allures de récompense…

Nous allons maintenant avancer de quelques dizaines de mètres et gravir le talus qui borde le chemin… Voilà, c'est fait, et nous venons en quelques minutes d'avancer d'un quart de siècle. Voyez cette entrée de tunnel, maintenant murée, qui s'enfonce sous terre; Voyez, dans l'axe du tunnel, cette maisonnette aux fenêtres aujourd'hui garnies de rideaux; voyez cette tranchée qui se développe en direction des bâtiments de la mine reconvertis en habitations. C'est ce qu'il reste de ce qu'était devenue la mine au moment de sa fermeture définitive.

Ce tunnel c'est la descenderie en plan incliné qui permettait les mouvements des trains de wagonnets, et l'accès du personnel, aux galerie de roulage. Dans cette maison-nette était installé le groupe de treuillage qui assurait la traction simultanée des trains de wagonnets montants et descendants. Cette tranchée donnait passage à ces trains de wa-gonnets tirés mécaniquement jusqu'aux grandes trémies d'expédition par une boucle de traînage à câble continu. Et au fond, quels changements!!! Abattage du charbon par une "haveuse", se déplaçant dans une "taille chassante" dont l'avancée est compensée par le "foudroyage du plafond" de la partie déjà exploitée; évacuation du charbon abattu jusqu'à la galerie de roulage par un "convoyeur blindé" de presque une centaine de mètres de lon-gueur; Traction des trains de wagonnets jusqu'au pied de la descenderie par des motrices autonomes… Encore ne s'agît-il là que de ce qui était le plus spectaculaire! Je ne vous expliquerai pas ici ces termes techniques, demandez à un de nos anciens: il sera heureux de le faire et de voir que tout n'est pas oublié. En fait nos "gueules noires" s'étaient trans-formées en techniciens d'exploitation. En une quinzaine d'années, même ceux de nos mi-neurs qui avaient le plus d'ancienneté, avaient du passer du maniement du pic au pilotage des haveuses, ce qui nécessite une très difficile adaptation personnelle.


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